BDSM Contrat
Mes pratiques sexuelles

Commencer le BDSM : un contrat, mais pourquoi ?

Si vous lisez mon blog depuis quelques semaines, vous avez bien vu que je m’orientais vers les sujets BDSM en ce moment. Je ne sais pas, c’est peut-être la fin de l’été qui me donne envie de laisser un peu les sites de rencontre libertins de côté pour embrasser les relations de domination et de soumission. Ce billet sur le contrat BDSM fait partie d’une série plus large destinée à ceux qui veulent commencer à pratiquer, mais qui ne savent pas vraiment par où commencer. Si vous avez déjà quelques bases, mais que vous souhaitez en savoir plus, j’espère que je saurai satisfaire vos attentes…

Alors, revenons au contrat BDSM, un élément important de la relation entre un dominé et un dominant, qui peut prendre plusieurs formes. Si vous souhaitez incarner le Maître le temps d’une séance avec votre soumise, suivez-moi, je vous explique.

Définition du contrat BDSM

Par essence, le BDSM est un contrat. C’est un accord entre deux personnes qui peut permettre d’explorer des pratiques sexuelles aussi intenses, aussi fortes et aussi extrêmes. Je dis souvent que le BDSM ne se définit pas nécessairement par des actes, mais plutôt par des attitudes. On y retrouve de l’attente, de la tension, de la frustration… À tout cela, il faut y ajouter un déséquilibre qui permet justement de mettre en scène un dominant et un dominé.

Alors pour le définir clairement, un contrat BDSM est un accord oral ou écrit qui détermine le cadre des pratiques sexuelles acceptées par la personne dominée ainsi que les droits et devoirs des deux parties impliquées.

S’il peut prendre une forme écrite, vous imaginez bien que le contrat BDSM n’a pas de valeur juridique. Il est destiné à un usage privé entre deux personnes et, pour moi, c’est un élément clé de la confiance qui s’instaure entre un dominant et un dominé. J’y reviendrai, mais il me semble nécessaire pour un Maître de se pencher sur ce point avant de continuer avec sa soumise si les deux se sentent pencher vers cette pratique…

Le contrat BDSM dans les faits

Je le disais, le contrat BDSM peut prendre différentes formes à mes yeux. L’une est justement plus formelle, parce qu’elle est écrite noire sur blanc. Cela ne veut pas dire que l’autre est informelle pour autant, le contrat oral doit aussi être considéré à sa juste valeur et respecté par les deux parties.

Un accord écrit

Ce qui est intéressant avec le contrat BDSM, c’est que sa forme et son vocabulaire se rapprochent de certains contrats nettement plus officiels (et nettement moins sexuels, vous en conviendrez). Alors que retrouve-t-ton dans un contrat écrit ? On trouve plusieurs modèles sur Internet, beaucoup d’entre eux suivent la même structure.

Dans un premier temps, le contrat BDSM inclut une déclaration préliminaire, à savoir qu’il est souvent déclaré que ce document fasse office de valeur morale et d’accord mutuel sans pour autant faire foi devant la loi. Ensuite, la première partie porte souvent sur les closes communes, à savoir que les deux parties doivent signer et qu’elles doivent toutes deux donner leur accord pour une éventuelle modification future.

Il est souvent formulé comme suivant, partons du principe qu’il lie une soumise à un Maître.

1 – Clauses communes

1.1. Ce contrat prend effet à compter de la date de la signature par les deux parties.

1.2. Il lie la soumise à son Maître pour une période de … sous réserve des conditions d’annulation énoncées à la section Droits et Obligations. 

1.3. Le contrat ne peut être modifié qu’en accord des deux parties.

1.4. Le contrat prend fin si l’une des parties le décide. À son expiration, toutes preuves physiques de servitude, incluant ce contrat, seront détruites.

Je vous l’avais dit, le vocabulaire d’un contrat BDSM est très particulier, on retrouve par exemple toujours une majuscule au mot Maître, elle permet de contribuer à installer son statut de dominant — sur la dominée, dans ce cas. Dans la deuxième section d’un même document, on retrouve souvent les droits et devoirs du Maître puis ceux de la soumise, voici un exemple.

2 – Droits et Obligations du Maître

2.1. Il s’engage à tenir compte des exigences familiales, professionnelles et financières de sa soumise.

2.2. Il respecte les limites physiques de sa soumise.

2.3. Il se tient informé de l’état physique et psychologique de sa soumise et accepte d’en tenir compte lors des séances et jeux BDSM.

2.4. Il dispose de tous pouvoirs sur la soumise, sur son physique, son sexe et son intellect. Il peut se jouer de toutes pratiques sexuelles ou non, chasteté obligée, punitions et humiliations.

2.5. Il peut rompre le pacte sans préavis.

3 – Droits et Obligations de la soumise

3.1. La soumise comprend et accepte la Domination de son Maître.

3.2. En qualité de soumise, elle renonce à sa liberté et à ses droits en remettant son corps et son âme entre les mains de son protecteur.

3.3. Elle comprend et accepte les désirs et plaisirs du Maître et se met à son service pour qu’il puisse jouir des plaisirs de la vie.

3.4. Elle s’exprime avec respect sous peine de punition. Le Maître peut éventuellement lui demander d’émettre un avis, qui doit être le plus sincère possible.

3.5. Elle accepte que son dévouement ne réponde pas à ses attentes sexuels, mais à celles seules du Maître.

3.6. Elle sait que le corps du Maître est sacré et qu’elle ne peut le toucher sans son autorisation. Toute infraction serait punie et la soumise pourrait même être répudiée assortie d’une rupture du protocole de soumission.

3.7. Elle peut rompre le pacte sans préavis.

Une fois de plus, tout bon contrat BDSM se doit d’être équitable. Si la relation entre un Maître et une soumise est, par essence, déséquilibrée, l’accord ne doit pas l’être pour le respect des deux parties. C’est pour cette raison que vous avez nécessairement des droits et des devoirs, et qu’il en est de même pour votre soumise. Par la suite, on retrouve souvent une close générale qui concerne principalement la personne dominée.

4 – Le contrat BDSM impose

4.1. La soumise laisse l’accès et le contrôle total de sa sexualité et de son intimité à son Maître.

4.2. La soumise s’engage à accepter toutes les pratiques sexuelles ou non et humiliations que ce soit en public ou en privé.

4.3. La soumise s’engage à porter tout accessoire sexuel ou tenue imposée en tout lieu et à tout moment.

4.4. La soumise a obligation de vérité dans ses réponses.

4.5. La soumise a droit à un safe word.

La cinquième partie d’un contrat de BDSM est aussi importante selon moi, car elle doit détailler les pratiques acceptées ou non par la soumise. Cela peut prendre la forme d’une annexe avec tous les détails ou alors une place à part entière dans ce même document, vous êtes libre de choisir la façon dont vous souhaitez le rédiger.

Parmi les pratiques sexuelles qu’il faut expliciter dans un contrat BDSM, partons du principe que vous pouvez imaginer absolument tout. Dans la section dédiée au plaisir par exemple, vous pouvez vous poser les questions suivantes : la soumise a-t-elle le droit de se masturber sans la présence de son Maître ? Si oui, peut-elle jouir ? Qu’en est-il des périodes de chasteté ?

Pour ce qui est des pratiques sexuelles, la soumise accepte-t-elle la sodomie, les sextoys, les accessoires (bâillon, paddle…) ? Est-elle à même d’être attachée, bâillonnée, fessée, fouettée et giflée par son Maître à des fins disciplinaires ou pour son propre plaisir, sans que celui-ci est à s’en expliquer ? Souhaite-t-elle être filmée ? Être prêtée à d’autres hommes avec ou sans la présence du Maître ?

Je pense aussi qu’une partie du contrat doit notifier explicitement les pratiques sexuelles que la soumise ne souhaite pas accepter et que le Maître s’y engage. Auquel cas on peut retrouver une ligne comme suit : « Le Maître s’engage à ne pas utiliser les éléments suivants lors des séances avec la soumise : …« .

Pour terminer un contrat BDSM, rien ne vaut la mention explicite d’un safe word dans un paragraphe dédié. Les plus fidèles (… à mon blog) se rappellent certainement que j’ai écrit un papier sur le sujet il y a peu pour en évoquer sa définition, son intérêt et son fonctionnement. Pour le petit rappel, le safe word est un mot qui permet de stopper une séance BDSM de façon immédiate, il peut-être utilisé sans limites par le dominé, donc la soumise, pour reprendre notre exemple. Ceci étant dit, voici la mention dans ledit contrat.

5 – Safe word

5.1. Un safe word est prévu pour être utilisé lors des séances. Si la soumise ne peut parler, un safe word alternatif est choisi.

5.2 Si le safe word est employé, le Maître interrompt immédiatement la séance et écoute la soumise.

5.3 Si la soumise utilise le safe word, elle doit être en mesure d’expliquer pourquoi dans le cas où le Maître demande.

Le contrat BDSM arrivant à sa fin, on retrouve la traditionnelle mention de conclusion suivie de l’espace pour la signature.

J’ai pris connaissance du présent contrat BDSM et c’est librement que je m’engage à le respecter dans son intégralité.

Document établi en doubles exemplaires

Le ………………… à …………………………….

Signature du Maître

…………………

Précédée de la mention manuscrite « Lu et approuvé. Bon pour engagement »

Signature de la soumise

…………………

Précédée de la mention manuscrite « Lu et approuvé. Bon pour engagement »

Sachez qu’il existe de nombreux exemples en ligne, mais que la forme reste toujours globalement la même. N’hésitez pas à transformer le vôtre selon vos désirs et ceux de votre partenaire, bien évidemment.

Un accord oral

Je l’ai dit, un contrat BDSM peut aussi se présenter comme un accord oral sans avoir nécessairement besoin d’être rédigé et signé. Dans ce cas, il faut être à même de discuter régulièrement et d’accepter que certaines règles ou pratiques sexuelles puissent être amenées à évoluer, car après tout, rien n’est gravé dans le marbre. Et encore moins des éléments aussi fluctuants que le désir, la soumission ou la domination.

En conclusion, que faut-il retenir sur le contrat BDSM ?

Il est temps de conclure sur le contrat BDSM, j’ose espérer que vous avez assez de clés en main pour commencer à explorer ce nouveau milieu en toute liberté, mais en disposant quand même du cadre nécessaire à une évolution saine dans ces pratiques sexuelles.

Comme je le dis souvent, le BDSM peut aller très loin en termes de pratiques sexuelles ou de jeux, tant pour le corps que pour l’esprit. C’est pour cela qu’il est important de prendre le temps d’en discuter avant de s’y jeter à corps perdu. Une fois l’accord mis en place, à vous l’intensité, la puissance et surtout, j’espère, le plaisir…

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